Dr Olivier Esnault, 6 Rue Puvis de Chavannes, 75017 Paris

La chirurgie du menton

Pourquoi opérer ?

Les malpositions du menton ont souvent des conséquences fonctionnelles et constituent également un problème esthétique, le profil manquant d’harmonie.

 

Le menton peut être :

  • En avant (en galoche)
  • En arrière (effacé)
  • Volumineux, trop large et surtout trop long
  • Trop petit
  • De travers

 

Les anomalies de position du menton entraînent également des lésions de la gencive des dents inférieures qui risquent de se déchausser. De plus, il peut y avoir une gêne à la fermeture des lèvres qui sont entrouvertes, en particulier la nuit. Dans certains cas, des troubles de développement des mâchoires sont associés et nécessitent un traitement chirurgical précoce.

La mentoplastie, ou génioplastie, permet donc une normalisation des rapports des maxillaires, des tissus mous et du profil du visage. Elle permet de retrouver un équilibre fonctionnel des dents en équilibrant la pression des lèvres et de la langue. Elle permet également de retrouver un équilibre esthétique.

 

Réalisation de l’intervention :

La durée prévisible d’hospitalisation est de 1 à 2 jours.

Vous serez hospitalisé la veille de l’intervention ou le matin même et vous reverrez votre chirurgien. N’hésitez pas à lui poser des questions sur l’intervention. Il vous sera demandé de vous doucher et de vous brosser les dents puis de rester strictement à jeun à partir de minuit (ni aliments, ni boissons, ni tabac) jusqu’à l’intervention.

L’opération est pratiquée sous anesthésie générale, vous serez donc totalement endormi.

Il existe différentes techniques opératoires. Généralement, le menton est abordé par une incision dans la bouche donc sans cicatrice visible. Le principe est de couper horizontalement le menton osseux sous les racines des dents. Le menton est alors déplacé dans la direction prévue et fixé au moyen de vis ou de plaques (ostéosynthèse).

Dans certains cas, la correction de l’anomalie du menton peut nécessiter une greffe osseuse (prélevée sur un os du bassin ou à partir d’os de banque spécialement conçu à cet effet).

En fin d’intervention, un pansement collé sur la peau du menton permet d’appliquer les tissus sur la zone opérée pendant cinq jours, vous pouvez l’ôter vous même ensuite.
Le matériel d’ostéosynthèse peut être laissé en place ou retiré au cours d’une autre intervention, 6 mois au moins après la première.

 

Les suites opératoires :

On observe après l’intervention des œdèmes des joues et des lèvres et, dans certains cas, des hématomes, qui disparaîtront en quelques jours.
Si vous avez des douleurs, elles pourront être traitées par des antalgiques.

L’ouverture de la bouche pourra être restreinte dans un premier temps et se normalisera rapidement.

Les premiers jours, des saignements modérés peuvent survenir au niveau de la cicatrice chirurgicale dans la bouche.
Lorsque la plaie a été recousue à l’aide de fils non résorbables, ceux-ci devront être retirés une fois la cicatrisation terminée. En général on utilise des fils résorbables qui disparaissent spontanément en quelques semaines.

Dans certains cas, des antibiotiques sont prescrits.

Afin d’avoir de bonnes conditions de cicatrisation après l’opération, certaines précautions doivent être respectées :

L’alimentation doit être tiède ou froide les premiers jours et plutôt molle. Il faut éviter une nourriture trop chaude, trop épicée ou trop acide comme les jus d’orange.

Une bonne hygiène buccale est indispensable pour que la cicatrisation se fasse sans complication. Après chaque repas, les dents et les gencives devront être nettoyées par brossage ultrasouple. Des bains de bouche sont prescrits en complément du brossage. Le jet hydropulseur peut également être utilisé à partir de la deuxième semaine.

Il faut absolument arrêter le tabac, l’alcool et tous les irritants jusqu’à la fin de la cicatrisation de la plaie (idéalement au moins 15 jours avant et après l’intervention).

Le déplacement du menton entraîne une modification plus ou moins importante du visage et permet généralement d’obtenir une fermeture des lèvres au repos et une meilleure respiration par le nez.

En règle générale, l’opération permet de façon fiable d’obtenir une harmonie du visage, de face comme de profil. Il est cependant nécessaire de surveiller le résultat de l’opération par des examens de contrôle réguliers afin de repérer à temps un exceptionnel changement de position du menton.

 

Les risques :

Toute intervention chirurgicale comporte des risques, heureusement exceptionnels, mais dont nous sommes tenus de vous informer. Il n’est bien sûr pas possible d’aborder ici de façon exhaustive tous les risques liés à une intervention sous anesthésie générale.

Toutefois, nous aborderons ici les principales complications et restons à votre disposition pour toute information ou explication complémentaire.
Saignements.

Des saignements abondants sont extrêmement rares au cours de cette intervention mais peuvent rendre très exceptionnellement une transfusion de sang ou de dérivés sanguins nécessaire. Celle-ci peut être cause dans des cas extrêmement rares de transmission d’infections dues par exemple aux virus de l’hépatite ou du SIDA.

En cas de saignements secondaires très importants, il peut être nécessaire de rouvrir la plaie en urgence, de réaliser un méchage ou une hémostase chirurgicale. Un hématome important pourrait comprimer la langue et entraîner une asphyxie.

Anomalies de forme du menton. Malgré toutes les précautions prises par le chirurgien, il arrive rarement qu’une encoche soit visible au niveau du trait de section de l’os à droite et à gauche.

Parfois, les parties molles du menton (la peau, la graisse et les muscles) s’appliquent mal sur le nouveau menton osseux et peuvent donner l’impression de « tomber ».

 

Inflammation / infection :

De manière très rare, il peut se former une inflammation ou une infection qui nécessitent un traitement spécifique : par exemple un abcès devra être drainé. Dans des cas exceptionnels, le matériel étranger implanté (pièces métalliques d’ostéosynthèse) doit être retiré en raison d’une mauvaise tolérance.

Anesthésie de la lèvre inférieure. Du fait du trajet des nerfs alvéolaires inférieurs dans la mandibule, une perte de la sensibilité ou une sensation d’engourdissement peut survenir au niveau de la lèvre inférieure, du menton, et des dents mandibulaires. Rarement, plutôt qu’une perte de la sensibilité, ce sont des douleurs lancinantes parfois gênantes qui peuvent apparaître.

Retard ou absence de cicatrisation osseuse. Il peut y avoir un retard ou une absence de consolidation osseuse. Dans ce cas, une autre opération avec parfois une greffe osseuse sera éventuellement nécessaire.

Lésion de dents. Dans de rares cas, des racines dentaires peuvent être lésées et nécessiter un traitement (résection apicale, dévitalisation, implant en cas de perte de dent…, etc.). Il arrive que certaines dents soient temporairement un peu sensibles.
Fracture de la mandibule. Exceptionnellement, la section du menton peut entraîner une fracture de la mandibule qui nécessitera une réparation durant l’intervention aux moyens d’un matériel d’ostéosynthèse et éventuellement d’un blocage des mâchoires.

« Fonte » du menton. Très rarement le fragment osseux qui a été découpé peut se résorber progressivement. On assiste alors à la disparition du relief qui avait été créé par l’intervention. Pour reconstruire le menton, il faudra alors réaliser une greffe osseuse ou mettre en place un implant mentonnier.

 

Ce que vous devez prévoir :

  • L’arrêt de travail recommandé par votre chirurgien.
  • Ne pas prendre d’aspirine dans les 60 jours qui précèdent l’intervention (augmentation du risque d’hématome).
  • Vous rendre à la consultation d’anesthésie sur rendez-vous au moins 72 h avant la date de la chirurgie
  • Prévoir des affaires de toilettes, un pyjama ou une robe de chambre et une brosse à dent électrique.
  • Apporter vos médicaments si vous suivez un traitement médical.
    Prévoir qu’une consultation postopératoire sera nécessaire vers le 7ème jour, et un suivi médical de plusieurs mois.
  • Autant que possible se procurer au préalable les médicaments et produits nécessaires aux soins postopératoires (antalgiques, bains de bouche…).
  • Arrêter de fumer au moins dans la période péri opératoire.
  • Apporter vos radiographies pour l’intervention. (Panoramique dentaire, téléradiographie de profil, (cone beam ou scanner s’il a été réalisé).

Les interventions pratiquées

Chirurgie maxillo-faciale

C’est une spécialité médico chirurgicale qui se spécialise dans la région cervico-faciale, c’est-à-dire le visage, le cou, les sinus et les maxillaires

Chirurgie réparatrice

La chirurgie réparatrice dite souvent « chirurgie plastique », est destinée à restaurer la morphologie du visage ou du corps si elle a été atteinte.

Chirurgie ORL

Spécialité médico-chirurgicale dédiée aux anomalies de l’oreille, du nez et des sinus, de la gorge et du cou.

Chirurgie du nez

Une chirurgie correctrice des déformations de la cloison et de la pyramide nasale.

Injections

Pour obtenir un coup d’éclat ou harmoniser les volumes du visage, l’injection d’acide hyaluronique peut être une solution

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